lundi 19 août 2013

Reconnaissance du travail de Qosqo Maki / Reconocimiento del trabajo de Qosqo Maki

Lettre d'Isabel Baufumé, fondatrice du Dortoir infantile Municipal (DIM) Qosqo Maki de Cusco.


Chers amis,
C'est avec une grande joie que je vous fais part de la remise du prix des Droits de l'Homme Javier Pérez de Cuellar, reçu par Qosqo Maki de l'ambassade de France le 14 juillet dernier, pour son travail de restitution des droits fondamentaux aux enfants et adolescents en situation de rue. Le jury a reconnu le travail que nous réalisons depuis 1991 à travers le Dortoir Infantile. Je vous remercie tous de tout coeur pour votre appui permanent et vos encouragements. Cela nous donne des forces pour continuer à lutter jusqu'à ce que l'État péruvien assume pleinement cette responsabilité.


Carta de Isabel Baufumé, fundadora del Dormitorio Infantil Municipal (DIM) Qosqo Maki de Cusco.

Queridos amigos,
Es con mucha alegría que les hago llegar la noticia del premio Derechos Humanos Javier Pérez de Cuellar que recibió Qosqo Maki por parte de la Embajada de Francia el 14 de julio por su proyecto de restitución de derechos fundamentales a niños, niñas y adolescentes en situación de calle. El jurado ha reconocido el trabajo que realizamos desde 1991 a través del Dormitorio Infantil. Les agradezco profundamente a todos ustedes que nos han apoyado y alentado permanentemente. Nos da mucho aliento para seguir batallando hasta que el Estado peruano asuma plenamente esta responsabilidad.

Javier Pérez de Cuéllar, ex Secretario General de la ONU
Edgar Ochoa Pezo, en representación de la asociación Qosqo Maki
Patricia Guillén en representación de la alcaldesa de Lima Susana Villarán
Jean-Jacques Beaussou, embajador de Francia y Eduardo Vega, Defensor del Pueblo
Foto Municipalidad de Lima. 




D'autre part, je vous communique qu'en juin dernier, le Ministère du Travail a évalué les compétences techniques des menuisiers de Cusco. Quatre [jeunes menuisiers formés à l'atelier] de Qosqo Maki recevront les certificats correspondants mercredi prochain. Ce même après midi, douze boulangères et boulangers (six actuels, quatre anciens de QM et deux de la boulangerie [amie] du Buen Pastor) ont été évalués à la boulangerie de Qosqo Maki. Parmi eux, trois mineurs ne pourront recevoir le certificat correspondant puisque la loi ne les prend pas en compte. Nous aurons les résultats dans 15 jours. Ceci signifie que l'État péruvien reconnaît enfin les apprentissages acquis par expérience en dehors du système scolaire. Cela nous réjouit parce que c'est un thème sur lequel nous nous battons depuis le début de Qosqo Maki.
Mes amitiés à chacun de vous.
Isabel Baufumé R.

Por otra parte, les comunico que en junio pasado, el Ministerio de Trabajo ha evaluado las competencias laborales de los carpinteros en Cusco y entregará el certificado correspondiente el próximo miércoles a cuatro [jóvenes carpinteros capacitados en el Taller] de Qosqo Maki. En la panadería de Qosqo Maki, han sido evaluados esta tarde 12 panaderas y panaderos (6 actuales y 4 ex de QM + 2 de la panadería colega del Buen Pastor), de los cuales 3 menores de edad que no podrán recibir el certificado correspondiente porque la ley no contempla a menores de edad. Nos comunicarán los resultados en 15 días. Esto significa que el Estado peruano por fin reconoce los aprendizajes adquiridos por experiencia fuera del ámbito escolar. Nos alegra mucho porque es un tema que hemos peleado desde el inicio de Qosqo Maki.
Recuerdos a cada uno de ustedes.
Isabel Baufumé R.
Ángel, maestro carpintero con Kelvin y Marco, carpinteros

Daisy y Wilbert, panaderos 


Puka q'aytu partage la joie de l'équipe de Qosqo Maki, et est heureux et fier d'avoir contribué à faire connaître, depuis 2002, l'action du Dortoir grâce aux deux reportages réalisés avec les Natc de Cusco : 


Puka q'aytu comparte la alegría del equipo de Qosqo Maki y se siente feliz y orgulloso de haber contribuído, desde el 2002, a difundir el trabajo del Dormitorio gracias a dos reportajes realizados con los NATC de Cusco :
Carátula del DVD "Calle Fierro"



lundi 18 février 2013

SANTO TOMÁS



Evènement culturel à Santo Tomás.
Le 18 décembre dernier, lors de la projection au Qorikancha (Cusco) des deux documentaires dédiés à Luis Figueroa et Florentino Laime, celui-ci nous avait invités à les présenter aussi dans sa ville de Santo Tomás, capitale de la province de Chumbivilcas d'où il est originaire et dont il est maire pour la deuxième fois.
Santo Tomás se situe à environ six heures de voiture de Cusco – 7 heures minimum en autobus – en passant par les petites villes de Paruro et Capacmarca. Cela fait cinq ans que nous n'avons pas pris cette route. Elle est maintenant goudronnée jusqu'à Yaurisque, ce qui permet aux populations environnantes de voyager dans de meilleures conditions et d'économiser pas mal de temps de voyage.
Le 17 janvier, nous partons en 4x4 en compagnie de Raimunda, l'épouse de Florentino, et de Maryse, jeune volontaire qui travaille au Dortoir Qosqo Maki depuis un an et demi, sans compter nos 80 kg de bagages, car le voyage va se poursuivre jusqu'à Arequipa où nous prendrons l'avion de retour pour la France.

Santo Tomás, capital de la provincia de Chumbivilcas

Evento cultural en Santo Tomás.
El 18 de diciembre, cuando proyectamos en el Qorikancha los dos documentales dedicados a Luis Figueroa y Florentino Laime, él nos invitó a presentarlos también en su ciudad de Santo Tomás, capital de la provincia de Chumbivilcas de donde es oriundo y de la cual es alcalde por segunda vez.
Santo Tomás se sitúa a unas seis horas de carro del Cusco – 7 horas mínimo en autobús - pasando por las pequeñas ciudades de Paruro y Capacmarca. Desde hace cinco años no hemos tomado esta ruta y constatamos que la carretera está ahora asfaltada hasta Yaurisque, lo que les permite a las poblaciones viajar en mejores condiciones y ahorrar bastante tiempo de viaje.
El 17 de enero salimos en carro 4x4 acompañados de Raimunda, la esposa de Florentino y de Maryse, una joven voluntaria que trabaja en el Dormitorio Qosqo Maki desde hace año y medio, sin contar con los ochenta kg de nuestros bultos - porque el viaje continuará hasta Arequipa para tomar el avión de vuelta a Francia.

Santo Tomás compte maintenant environ 15.000 habitants. Avec l'expansion du secteur minier, la ville s'est beaucoup étendue et change petit à petit, les rues se sont améliorées, mais nous reconnaissons tout de suite la jolie place, la cathédrale et le marché.




Santo Tomás cuenta ahora con 15,000 habitantes. La ciudad ha crecido bastante con la extensión de la minería y notamos unos cambios como las calles que han mejorado, pero en seguida reconocemos la bonita plaza de Armas, la Catedral y el mercado.

Le lendemain matin, le maire nous invite à visiter des travaux à Patapampa, dans la communauté de Fpuisa, de l'autre côté du fleuve. Nous sommes étonnés du nombre de pistes et de leur bon état, de nombreuses voitures circulent à présent et il y a même une école de conduite un peu à l'extérieur de la ville… Des ouvriers travaillent sur le chantier avec des machines modernes et nous remarquons même une femme qui conduit un rouleau compresseur.

Al día siguiente, por la mañana, el alcalde nos invita a visitar unas obras en Patapampa, comunidad de Fpuisa, del otro lado del río. Nos llaman la atención las pistas que se han desarrollado mucho, numerosos carros circulan ahora y hasta hay una autoescuela un poco fuera de la ciudad... En el lugar mismo trabajan muchos obreros con unas maquinarias modernas, y hasta notamos que una mujer conduce una apisonadora.


Santo Tomás vu de/desde Patapampa



Selon la coutume, à la fin de la visite, nous sommes invités à partager le repas des ouvriers,  une délicieuse soupe de quinoa, des pommes de terre et du fromage de la région. À la fin du déjeuner, avant la reprise du travail, se tient une réunion durant laquelle les ouvriers s'adressent directement au maire et où ils peuvent exprimer leurs opinions et faire des demandes aux autorités. Nous apprenons qu'ils travaillent depuis plusieurs semaines sans jour de repos parce que le chantier doit être terminé pour les fêtes du Señor Justojuez qui auront lieu en février. Les ouvriers demandent au maire s'il leur sera possible de toucher leur salaire complet le jour de la fin des travaux. Florentino et le chef de chantier les remercient tout d'abord pour l'excellent travail accompli puis accèdent à leur demande.




Según la costumbre, al final de la visita estamos invitados a compartir la comida con todos los obreros, una deliciosa sopa de quinoa y papas nativas con queso fresco de la región. Terminado el almuerzo, antes de volver a trabajar, todos se juntan para una charla durante la cual los obreros se dirigen directamente al alcalde y pueden expresar sus opiniones y demandas a las autoridades. Nos enteramos de que están trabajando desde hace varias semanas sin días de descanso porque las obras tienen que terminarse para las fiestas del Señor Justojuez, en febrero, y le piden al alcalde si será posible recibir su sueldo completo el día mismo cuando terminen el trabajo. Florentino y los responsables primero les agradecen mucho por el buen trabajo hecho y acceden a su demanda. 

Enfin, nous rentrons à Santo Tomás où Raimunda nous attend avec un autre déjeuner : truite du fleuve, épis de maïs, chuño, fromage local…




Luego volvemos a Santo Tomás donde nos espera la esposa de Florentino con otro almuerzo : trucha del río, choclo de maíz, chuño, queso... 



Dans la soirée Florentino nous invite à visiter son bureau à la mairie. Il est temps à présent de préparer la salle pour la projection.
Les premiers spectateurs se présentent vers 6 heures et demi, et quand arrivent les invités d'honneur, les parents de Florentino que nous avions filmés aux champs, la salle est déjà presque pleine. Après les paroles de bienvenue de la Municipalité, Renée présente le programme de la soirée, explique en quoi consiste le projet Puka q'aytu et rappelle que c'est la quatrième fois que nous venons à Santo Tomás.


Doña Eulogia, don Aniceto y su hija, hermana de Florentino



Por la tarde Florentino nos invita a visitar su oficina en la municipalidad, y ya es tiempo de preparar la sala para el evento. Los primeros espectadores se presentan a partir de las seis y media y a las siete, cuando llegan los invitados de honor, los padres de Florentino que habíamos filmado en su chacra, la sala ya está casi llena. Después de las palabras de bienvenida por parte de la municipalidad, Renée presenta el programa de la noche, explica en qué consiste el proyecto Puka q'aytu y recuerda que es la cuarta vez que Jean-Louis y ella vuelven a la ciudad. 



Et la projection commence. Le premier film, sur le cinéma andin de Luis Figueroa Yabar, fait réagir le public, particulièrement pendant les extraits qui font référence aux coutumes ancestrales telle que l'offrande à la Terre Mère, aux travaux des champs dans le film "Kukuli", ou encore à la lutte des paysans contre le système féodal qui prévalait à l'époque.
Il semble que personne ici n'ait eu la possibilité de voir les longs métrages de Luis Figueroa, Los perros hambrientos ou Yawar Fiesta avant cette projection. Un peu plus tard Florentino nous confiera son souhait de les projeter un jour ou l'autre…






Y empieza la función. La primera película sobre el cinema andino de Luis Figueroa Yábar hace reaccionar al público más que todo en los momentos que hacen referencia a las tradiciones ancestrales, por ejemplo el pago a la Pachamama, a los trabajos del campo en la película Kukuli o también a la lucha de los campesinos contra el gamonalismo. Parece que hasta ahora nadie aquí ha podido ver los largometrajes de Luis Figueroa, Los perros hambrientos o Yawar Fiesta. Más tarde Florentino nos confiará su deseo de proyectarlos algún otro día.



La deuxième partie de la soirée a encore plus d'impact sur le public. Pendant la projection les parents de Florentino réagissent en voyant leur fils, leur petit-fils et enfin eux-mêmes sur grand écran. Ce sont des moments de surprise et de forte émotion pour tous les membres de la famille qui assistent à la soirée. Quant au public, presque tous ignoraient  "la segunda cara" de leur maire, le peintre, car peu d'entre eux ici avaient vu ses peintures et connaissaient ses thèmes d'inspiration…

La segunda parte de la noche impacta todavía más al público. Durante la proyección los padres de Florentino reaccionan al ver a su hijo, a su nieto y por fin a si mismos en la pantalla, son momentos de sorpresa y de mucha emoción para todos los miembros de la familia que están presentes. En cuanto al público en general casi todos ignoraban hasta ahora "la segunda cara" de su alcalde, el pintor, pocas personas aquí habían visto sus pinturas y conocían sus temas de inspiración...

À la fin du reportage, Florentino relate brièvement son enfance dans la communauté de Wakuyu. Il a toujours aimé dessiner et peindre et il lui arrivait de fabriquer ses pinceaux avec des soies de porc – ou même avec ses propres cheveux. Il raconte ses études à l'école des Beaux-Arts de Cusco, ces années difficles quand il avait à peine de quoi manger et qu'il travaillait de nuit aux abattoirs municipaux. Il décrit le plaisir mais aussi la difficulté et la souffrance qu'engendre la peinture quand il veut faire passer sur la toile ce qu'il a en tête, il dit qu'il lui est arrivé de peindre en chantant, en riant et en pleurant parfois…




Al final de la proyección Florentino relata brevemente su infancia en la comunidad de Wakuyu. Siempre le ha gustado dibujar y pintar y de niño se fabricaba pinceles con cerdas y hasta se cortaba a veces el propio pelo; cuenta sus estudios en la escuela de Bellas Artes del Cusco y lo difíciles que fueron estos años cuando apenas tenía para comer y trabajaba de noche en el matadero municipal; describe el placer pero también la dificultad y el sufrimiento que engendra la pintura, cuando quiere plasmar en la tela lo que tiene en la mente; dice que ha pintado cantando, riendo y llorando a veces...



Puis viennent les réactions du public, les félicitations, les commentaires et questions.
·       "C'est un honneur pour la population de Chumbivilcas d'avoir un artiste qui la représente et qui fasse connaître ses coutumes dans le pays et à l'étranger."
·       "Comment est-ce possible que Florentino Laime Mantilla soit connu en Europe, au Canada et aux Etats-Unis et qu'on ne connaisse pas ses œuvres dans son propre pays?"
·       "Combien vaut un tableau?"
·       "Que représente pour lui la couleur rouge?"…
Tous se sentent fiers de leur culture et de leur maire. 



Femmes tissant / Tejedoras de Chumbivilcas



Después vienen las reacciones del público : felicitaciones, comentarios y preguntas.
-       "Es un orgullo para la población de Chumbivilcas tener un artista que la represente y que difunda sus costumbres en el país y en el extranjero",
-       "¿Cómo puede ser que Florentino Laime Mantilla sea conocido en Europa, en Canadá o en Estados Unidos mientras que en su propio país no se conoce su pintura?",
-       "¿Cuánto vale un cuadro?",
-       "¿Qué representa para él el color rojo?"...
Todos se sienten orgullosos de su cultura y de su alcalde... 

La presse locale vient nous demander une interview qui sera publiée dans les journaux du lendemain et sur l'antenne de radio Santo Tomás.
La soirée se termine chez Florentino en compagnie de sa famille, de ses amis et collaborateurs les plus proches autour d'un (ou plusieurs) verre(s) de bière en parlant encore d'art et de peinture…



La prensa local se acerca a nosotros para una entrevista que se publicará en los periódicos de mañana y para las noticias de radio Santo Tomás. La noche termina en casa de Florentino, con su familia, sus amigos y colaboradores más cercanos, compartiendo una(s) cervecita(s) y siguiendo hablando de arte y pintura... 



Autoretrato
Autoportrait
Florentino Laime

Quelques jours plus tard nous quittons Santo Tomás pour Arequipa en traversant l'Altiplano, voyageant plusieurs heures à 4700 mètres d'altitude. Nous découvrons la région d'Espinar où s'étendent les mines à perte de vue, comme une profonde blessure à la Pachamama…  Mais il est vrai que ces mines apportent aussi emploi, développement et modernité aux communautés.






Unos días después salimos a Arequipa viajando varias horas por el Altiplano, a 4,700 msnm. Descubrimos la zona de Espinar donde se extienden las minas, parece que la Pachamama lleve una herida muy profunda... Pero también la explotación de las minas trae empleo, desarrollo y modernidad en las comunidades. 

mardi 25 décembre 2012

Puka q'aytu au Qorikancha / Puka q'aytu en el Qorikancha



Le 18 décembre, le Convento de Santo Domingo - Qorikancha a organisé une projection de deux documentaires de Puka q'aytu dont le thème était :
Deux maîtres andins de l'image

El 18 de diciembre, el Convento de Santo Domingo - Qorikancha organizó una proyección de dos documentales de Puka q'aytu cuyo tema era :
Dos maestros andinos de la imagen

Le Qorikancha, c'est le nombril du "nombril du monde", el Qosqo del Qosqo, un des sites les plus prestigieux de la ville et du pays. C'était le lieu le plus sacré de l'empire inca, où se trouvaient les temples dédiés au Soleil (Inti), entièrement recouvert de feuilles d'or, à son épouse la Lune (Quilla) et autres divinités. Le grand réformateur de l'empire inca, Pachakuteq, reconstruisit le sanctuaire et le dota de fabuleuses richesses, d'où le nom de Qorikancha qui signifie "entouré d'or" en quechua. Lors de la Conquête, le Qorikancha fut attribué à Juan, le frère de Francisco Pizarro, qui lui-même le légua par testament à l'ordre des Dominicains. Le couvent de Santo Domingo, fondé en 1534, fut le premier couvent dominicain du Pérou, édifié sur les fondations incas.





El Qorikancha es el "ombligo del mundo", el Qosqo del Qosqo, y por tanto uno de los sitios más prestigiosos de la ciudad y del Perú. Era el lugar más sagrado del imperio inca donde se encontraban los templos dedicados al Sol (Inti), totalmente cubierto de hojas de oro, a su esposa la Luna (Quilla) y a otras divinades. El gran reformador del imperio inca Pachakuteq reedificó el santuario y lo dotó de fabulosas riquezas, razón por la cual se le puso el nombre Qorikancha, que significa en quechua “Cercado de oro”. Después de la Conquista, el Qorikancha le tocó al hermano de Francisco Pizarro, Juan, quien lo legó a la Orden de los Dominicanos. El Convento de Santo Domingo, fundado en el año 1534, fue el primer convento dominico en el Perú, edificado sobre los muros incas.


La première partie de la soirée était consacrée à un hommage à Luis Figueroa Yábar, le cinéaste cusquénien disparu en mars dernier que nous avions interviewé voici dix ans.
Synopsis : Luis Figueroa est un des pères fondateurs du cinéma andin, le dernier cinéaste de «l’École de Cusco» (1960). Au cours de cette interview il livre quelques-unes des clés de cette culture andine qu’il a si bien su mettre en images, avec des films comme Kukuli – premier film parlant en quechua, sous-titré espagnol – ou Yawar Fiesta, d’après le roman de José María Arguedas.

Luis Figueroa durante la primera presentación del documental
de Puka q'aytu en el ICPNA en marzo del 2008

Primero se ha hecho un homenaje a Luis Figueroa Yábar, el cineasta cusqueño fallecido en marzo  del 2012, que habíamos entrevistado hace unos diez años.
Sinopsis : Luis Figueroa es uno de los fundadores del cine andino, de los que formaban parte de “la Escuela cusqueña” en 1960. En su entrevista da algunas llaves de esta cultura andina que puso en imágenes con películas como Kukuli -primer largometraje quechua hablante- o Yawar Fiesta, basada en la novela de José María Arguedas.

En deuxième partie, a été projeté pour la première fois, en présence de l'artiste peintre Florentino Laime Mantilla, le documentaire intitulé Las dos caras (les deux visages) qui montre la naissance d'un de ses tableaux et évoque ses sources d'inspiration. 
Synopsis : Début 2008, le peintre péruvien Florentino Laime Mantilla entreprend la création d’une toile de grandes dimensions dont le thème est « La récolte de pommes de terre ». Dans sa région natale de Chumbivilcas, au sud de Cusco, dans l’immensité de la pampa, les hommes chargent les chevaux de lourds sacs de pommes de terre, les chevaux se cabrent, les femmes essaient de les retenir, cris, hennissements… Tous les thèmes d’inspiration de Florentino, sa terre, sa culture, se retrouvent dans cette œuvre puissante et radieuse.

En segunda parte se ha presentado por primera vez, en presencia del artista Florentino Laime Mantilla, el documental titulado Las dos caras que da a ver el nacimiento de uno de sus cuadros y que evoca sus fuentes de inspiración.
Sinopsis : Al principio del año 2008, el pintor andino Florentino Laime Mantilla se propone crear una obra de grandes dimensiones cuyo tema es “la cosecha de papas”. En su tierra natal de Chumbivilcas, en el sur del Cusco, en la inmensidad de la pampa, los hombres cargan los caballos con pesados sacos llenos de papas, los caballos se encabritan, las mujeres intentan detenerlos, gritos, relinchos...
Todos los temas de inspiración de Florentino, su tierra, su cultura, se juntan en esta obra fuerte y luminosa.

En primer plano Vera Tyuleneva, curadora del Museo Santo Domingo-Qorikancha

À notre grand plaisir, l'assistance était nombreuse pour cet évènement 100 % cusqueño. Bien sûr, nous avons raconté comment nous avions fait la connaissance de Lucho.
Voici dix ans, ayant réalisé notre premier sujet sur les Fiestas Patrias en los colegios del Cusco, nous avions organisé une projection à l'Alliance Française pour les élèves et les enseignants qui avaient collaboré au film. Le jour venu... trois spectateurs se présentèrent, dont Isabel (que nous ne vous présentons plus) et Lucho, toujours curieux de tout ce qui touchait à son cher Cusco. Ç'aurait pu être une déception, ce fut tout le contraire car Lucho apprécia notre travail et accepta avec enthousiasme quelques mois plus tard notre demande d'interview sur son œuvre. Il disait que c'était comme une conversation entre amis, et c'est pouquoi ce reportage lui plaisait beaucoup.
Lors de la projection de l'hommage à Lucho, l'émotion était palpable, une partie de sa famille était présente ainsi que nombre de ses familiers.



Para nuestra mayor satisfacción había "full gente" (como se dice aquí) para este evento cien por cien cusqueño. Por supuesto contamos como habíamos encontrado a Lucho.  
En julio del 2002 nuestro primer reportaje fue sobre las Fiestas Patrias en los colegios del Cusco. En esta ocasión dos colegios del centro ciudad nos abrieron sus puertas con mucha gentileza. Terminada la edición, organizamos una proyección en la Alianza Francesa para los alumnos y docentes de estos colegios. El día de la proyección vinieron... tres personas, entre las cuales Isabel Baufumé - que ya no es necesario presentarles - y Lucho, siempre curioso de todo lo que se relacionaba con su querido Cusco. Hubiera podido ser una decepción pero fue todo lo contrario porque tuvimos la suerte de que a Lucho le gustara nuestro trabajo, y poco después aceptó con entusiasmo nuestra demanda de entrevista. Decía que era como una conversación entre amigos y por eso le gustaba este reportaje.
Durante la proyección del homenaje a Lucho se podía sentir la emoción, siendo presentes unos miembros de su familia así como numerosos familiares y amigos.



Quant à Florentino, nous avons fait sa connaissance en 2001 à Lannion lors d'une exposition de ses toiles dans le cadre de la Rencontre Pérou-Europe qui avait pour objet des échanges entre élus péruviens et bretons. À cette occasion nous avions enregistré une première interview de Florentino-peintre. Un an plus tard, de retour au Pérou, nous avions réalisé un court sujet sur Florentino-maire.

Nous connaissions donc déjà les deux visages de l'homme, mais l'envie était forte d'aller plus loin dans la découverte de son art.
C'est ainsi qu'en 2008 il nous ouvrit les portes de son atelier, nous laissant pénétrer dans l'intimité de sa céation pour essayer de la capter et de la transmettre.

En cuanto a Florentino son varios años que nos conocemos y que apreciamos su pintura. La primera vez que nos encontramos fue en Lannion (Francia) en 2001 donde exponía sus cuadros en el marco del Encuentro Perú-Europa cuya meta era favorecer intercambios entre alcaldes peruanos y bretones. En esta ocasión hicimos una primera entrevista al pintor.
Al año siguiente, de vuelta al Perú, realizamos otro pequeño reportaje con el alcalde de Chumbivilcas. Así que ya conocíamos "las dos caras" de Florentino.

Pero siempre queríamos profundizar el tema de su arte. En 2008 nos ha acogido en su taller con toda su confianza y hemos podido penetrar en la intimidad de su creación para intentar captarla y transmitirla.






À l'issue de la projection qui s'est déroulée dans un silence attentif, nous avons dévoilé le tableau "Cosecha de las papas". Nombreuses ont été les questions sur le parcours atypique de cet enfant de la communauté de Wakullu, devenu l'artiste qui expose en Europe et le premier maire indigène de sa province de Chumbivilcas.

La proyección se desarrolló en un atento silencio y al final se descubrió el cuadro "Cosecha de las papas". Salieron muchas preguntas sobre el itinerario atípico de aquel niño de la comunidad de Wakullu, que se ha hecho este artista que expone sus obras en Europa y que ha sido el primer alcalde indígena de la provincia de Chumbivilcas.



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samedi 22 décembre 2012

Sorata, Bolivie / Sorata, Bolivia


Nous quittons La Paz vers 10 heures du matin, direction la petite ville de Sorata, à une centaine de km au nord-ouest de la capitale. Les minibus partent tous du même endroit, près du grand cimetière, calle Bustillos. Il nous faut environ 50 mn pour monter jusqu'à El Alto et traverser la ville aux rues toujours encombrées.
Salimos de La Paz a eso de las diez de la mañana, con rumbo a la pequeña ciudad de Sorata a unos cien kilómetros al noroeste de la capital. Todos los minibuses sin excepción salen de la calle Bustillos, cerca del gran cementerio de la capital. Tardamos unos 50 minutos en subir hasta El Alto y pasar los atascos de la ciudad.




Puis nous roulons sur l'Altiplano. Au bout d'une heure, arrivés aux abords du lac Titicaca, Renée se rend compte que le chauffeur "pique du nez" tout en conduisant à 100 km/heure sur la nationale toute droite. Elle le surveille dans le rétroviseur et voit régulièrement sa tête basculer... Elle lui tape sur l'épaule en lui disant : "Maestro, está durmiéndose". 
Nous ne nous attendions pas du tout à sa réaction : il se met en colère et la prie de se mêler de ses affaires. Renée lui fait remarquer qu'il n'y a rien de déshonorant dans le fait d'être fatigué, mais qu'elle souhaite arriver entière à destination ainsi que toutes les personnes présentes dans le bus, et qu'il vaudrait peut être mieux qu'il se repose un peu. 
Il répond qu'il n'est absolument pas fatigué, et que de toutes façons il a sa "bolsita de coca", sa pochette pleine de feuilles de coca. Bon, alors, qu'il en prenne de una vez pour se réveiller...
Une dame, assise derrière nous, nous soutient discrètement, mais les autres voyageurs ne pipent mot, ils sont habitués à la toute puissance du chauffeur, seul maître à bord après Dieu... Le nôtre est très vexé qu'une femme, qui plus est une "gringa", lui ait fait une remarque sur sa conduite. 
Circulando por el Altiplano, al llegar a orillas del lago Titicaca una hora después, Renata se da cuenta de que el chófer da cabezadas sin dejar de conducir a unos 100 km/h. Le vigila en el retrovisor y le ve inclinar la cabeza a cada rato... Le golpea la espalda diciéndole "Maestro, está durmiéndose". No nos esperábamos su reacción : se enfada y le contesta que no se meta... Renata le dice que no es nada deshonroso tener sueño, que ella desea llegar entera a destino así como todos los pasajeros y que, a lo mejor, sería bueno que descansara un poco. Le contesta que no está nada cansado y que tiene su bolsita de coca por si acaso sentiría ganas de dormir ... Vale, pero entonces ¡qué se mastique la coca de una vez para quedar despierto!
Una sola señora, sentada detrás de nosotros, nos apoya discretamente pero los demás viajeros no se atreven a decir ni una palabra, acostumbrados que están al poder de los chóferes, todopoderosos en sus vehículos. Nuestro chófer se siente realmente muy ofendido de que una mujer le haya hecho una observación y además que sea una gringa...


La Cordillère Royale depuis Isla Cojata (lac Titicaca)

Une heure de trajet encore et nous abordons la longue descente de l'Altiplano vers Sorata - 1.100 m de dénivellée. Notre chauffeur montre de plus en plus de signes de fatigue. Le combi va de droite et de gauche au bord de ravins impressionnants, la tête du "chófer" dodeline. Risquant le tout pour le tout, Renée réitère sa remarque et là, il prend à témoin les deux personnes assises à l'avant près de lui pour la faire passer pour une folle... Il devient si désagréable que Jean-Louis doit intervenir pour le calmer en prenant sa plus grosse voix et en le menaçant de porter plainte à la Policía de Tránsito à notre retour à La Paz... Mais au moins cette diatribe le tient-elle éveillé, le but est atteint, nous parviendrons sans encombre à destination.
Una hora más y empezamos a bajar la larga carretera que lleva del Altiplano a Sorata, 1.100 metros de desnivel, y nuestro maestro muestra cada vez más signos de cansancio. El minibus va de derecha a izquierda a lo largo de unos barrancos impresionantes y el chófer sigue dando cabezadas. Muy atrevida Renata le repite lo que ya le había dicho antes y entonces el maestro toma por testigo a las dos personas sentadas a su lado para hacerla pasar por loca y que además miedosa... Se pone tan desagradable que Juan Luis tiene que intervenir amenazándole con poner una denuncia a la policía del tránsito al volver a La Paz... Pero por lo menos ya está despierto y llegamos sin más problemas a Sorata.

Il y a quelques années nous n'aurions pas osé intervenir de cette façon mais après avoir parcouru l'Amérique du Sud en tous sens, depuis la frontière nord de l'Équateur jusqu'à Ushuaia en bus, combis et autres véhicules divers, contre toute attente nous sommes toujours en vie, et nous savons que nous avons raison. 
Les chauffeurs, à qui on demande de conduire de longues heures d'affilée, sans aucun repos, ne sont bien sûr pas directement responsables, mais il s'agit de la sécurité de tous... Il suffit pour s'en persuader de jeter un coup d'oeil sur le journal paru quinze jours avant notre arrivée à Sorata... qu'heureusement nous n'avons lu qu'après notre retour!
Hace algunos años nunca nos hubiéramos atrevido a intervenir de esta forma pero después de haber recorrido América del Sur desde la frontera norte de Ecuador hasta Ushuaia en Argentina en buses, micros, combis y otros vehículos, contra toda previsión seguimos vivos y sabemos que tenemos razón. Por supuesto no culpamos directamente a los maestros que muchas veces se ven obligados a conducir largas horas sin descansar, es el sistema que les lleva a tales extremidades pero se trata de la seguridad de todos... Para convencerse basta con echar un vistazo en el periódico publicado quince días antes de nuestra llegada a Sorata y que felizmente sólo leímos después de volver a La Paz.


En arrivant à Sorata, surprise : cette petite ville que l'on décrit dans un guide touristique - dont le nom évoque les personnes qui font de la route - comme "un des plus beaux villages des Andes boliviennes" est en plein chantier, les rues sont défoncées, le joli square arboré de la Plaza de Armas fermé à clé, et le tout est rempli de poubelles...
Al llegar a Sorata, sorpresa :  esta pequeña ciudad que un guía turístico - cuyo nombre se relaciona con la gente que va caminando - describe como "uno de los pueblos más bonitos de los Andes bolivianos" no es más que una obra gigantesca con sus calles hundidas, las rejas del bonito jardín arboleado de la plaza de Armas cerradas con llave y todo lleno de basuras.






Nous sommes un peu désappointés, et de plus le nevado Illampu, un des plus beaux de la Cordillère Royale, se cache dans les nuages.
Quedamos un poco decepcionados porque además el nevado Illampu, uno de los más bellos de la Cordillera Real, se esconde en las nubes.




Nous nous dirigeons vers le "Residencial Sorata", belle demeure coloniale à l'angle de la place.
Nos dirigimos hacia el "Residencial Sorata", una muy bella casa colonial en la esquina de la plaza.




Le propriétaire nous montre tout d'abord une grande chambre un peu délabrée, puis nous conduit à travers plusieurs patios vers l'arrière de la maison, où se trouve une annexe au milieu d'un jardin luxuriant. C'est un havre de paix et nous nous installons immédiatement.
Primero el dueño nos enseña una habitación algo deteriorada y luego nos guía por varios patios hacia la parte trasera de la casa donde se encuentra un pequeño edificio en medio de un frondoso jardín . Es un pequeño paraíso donde nos instalamos en seguida.






Le lendemain matin nous rencontrons un couple installé dans la cuisine d'été. La dame s'excuse de ne pas avoir prévu de petit déjeuner pour nous, et nous apprenons ainsi que la maison a deux propriétaires : le couple avec qui nous parlons, Doña Carmen y Don Alberto, qui possèdent toute la partie ancienne de la demeure, et leur beau-frère, la partie où nous avons loué une chambre. Voyant notre intérêt pour la Bolivie ils nous invitent à visiter la maison et nous racontent l'histoire de Sorata et de la famille de Don Alberto.
Al día siguiente, por la mañanita, nos encontramos con una  pareja en la cocina de verano. La señora se disculpa por no haber previsto nuestro desayuno y así nos enteramos de que la casa tiene dos propietarios : la parte más antigua de la casa es de la pareja con quien estamos hablando, Doña Carmen y Don Alberto, y la parte donde estamos alojados de su cuñado. Al notar nuestro interés por el país, nos invitan a visitar la casa y nos cuentan la historia de Sorata y de la familia de Don Alberto.


Doña Carmen y don Alberto

Voici un siècle, Sorata était une petite ville très prospère par où transitaient tous les produits de la selva en direction de La Paz : le thé, le café, les fruits, et bien sûr l'or. D'ailleurs les nombreuses maisons coloniales de la ville, toutes plus ou moins délabrées, témoignent de sa splendeur passée.
Venu d'Allemagne à la fin du XIXè siècle, le grand-père de Don Alberto Fernholz Ruiz possédait des haciendas avec des plantations de thé dans la région, puis avait fondé avec un associé en 1890 "la casa Gunther-Wedemayer", grand magasin où s'entassaient les balles de goma (caoutchouc d'hévéa), de thé, de café, etc..., avant de s'installer en 1919 à Arequipa pour y fonder la cervecería (brasserie) Arequipeña.
Toute la partie donnant sur la rue était consacrée au commerce et les nombreux patios intérieurs de la maison abritaient les marchandises et les ouvriers, sans compter les étages supérieurs luxueux où vivait la famille.
Hace un siglo Sorata era una pequeña ciudad próspera por la cual transitaban todos los productos de la selva camino a La Paz : té, café, frutas y por supuesto el oro. Basta con ver las numerosas casas coloniales de la ciudad, ahora casi todas en mal estado, para comprenderlo.
Oriundo de Alemaña, el abuelo de Don Alberto Fernholz Ruiz poseía al final del siglo XIX haciendas de plantación de té en la provincia. En 1890, en colaboración con un socio, fundaron "la casa Gunther-Wedemayer", amplio almacen donde se amontonaban las bolachas de goma, de té, de café y otros tantos productos. En 1919 se trasladó a Arequipa para fundar la Cervecería Arequipeña.
Toda la parte de la casa que da a la calle estaba reservada para la venta, los numerosos patios albergaban las mercaderías y allí también trabajaban los obreros, sin contar con los pisos superiores lujosos donde vivía la familia.




Nous visitons la maison où il ne reste que très peu de meubles de cette époque. Tous ces biens venaient d'Europe par cargo, transitaient par El Callao (Lima), puis après un long trajet sur l'Altiplano traversaient le lac Titicaca en bateau et arrivaient enfin à Sorata. Quel périple ! 
Le gros du mobilier a été vendu ou est détérioré par les ans et le manque d'entretien. Cependant, il reste quelques belles pièces, comme des cartes anciennes datant de la Colonie, ou des souvenirs de la Selva.
Visitamos la casa en la cual quedan muy pocos muebles de aquella época. Todos estos bienes venían de Europa por buque de carga, transitaba por El Callao (Lima), y después de un largo trayecto por el Altiplano cruzaba el lago Titicaca en barco antes de llegar por fin a Sorata. ¡Qué periplo! 
La mayor parte de los muebles ha sido vendida o está deteriorada por el tiempo y la falta de mantenimiento. A pesar de todo quedan algunas cosas de valor como unos mapa antiguos del tiempo de la Colonia o recuerdos de la Amazonía.


Une peau d'anaconda - Una piel de anaconda

Don Alberto nous montre deux anciens coffres forts - très massifs - du magasin, de fabrication allemande bien entendu, une infinité de vieux objets du temps passé, ainsi que de nombreux albums photos familiaux que nous parcourons ensemble. Grâce à ces vieilles photos jaunies, nous voyons défiler sous nos yeux trois générations de colons qui ont participé au développement de ce pays au début du XXè siècle. Peu à peu, ils ont fait souche, se sont totalement intégrés à la société bolivienne, et Don Alberto, bien qu'ayant beaucoup voyagé, nous avoue n'avoir jamais ressenti le besoin de connaître le pays de ses ancêtres. Mais cela ne l'a pas empêché d'acheter une extraordinaire petite voiture de marque Heinkel, et de la garder depuis soixante ans... De temps en temps, au volant de cet engin, il fait le trajet jusqu'à la capitale où il fait sensation. 
Don Alberto nos enseña las dos macizas cajas fuertes del antiguo almacen, de fabricación alemana como se debe, una multitud de objetos antiguos así como numerosos álbumes de fotos familiares que recorremos juntos. Gracias a estas viejas fotos desfilan delante de nuestros ojos tres generaciones de colonos que participaron en el desarrollo de este país al principio del siglo XX. Poco a poco se implantaron y formaron parte integral de la sociedad boliviana y Don Alberto nos confiesa que, a pesar de haber viajado mucho, nunca ha sentido el deseo de conocer la tierra de sus antepasados. Pero hace años se compró un pequeño carro extraordinario de marca Heinkel que guarda desde hace 50 años. De vez en cuando, manejando su carrito, se va a la capital donde llama mucho la atención. 


http://www.cocheargentino.com.ar/h/heinkel.htm

Nous découvrons avec intérêt une autre facette de la Bolivie, qui bien sûr est un pays à forte majorité indienne - 60 % de la population est aymara ou quechua - mais dont l'histoire récente a été façonnée par les vagues successives de colons venus d'Europe.
Con mucho interés descubrimos otra cara de Bolivia cuya población se compone en mayoría de indígenas - el 60 por ciento es aymara o quechua - pero a cuya historia reciente le han dado forma también las sucesivas olas de colonos venidos de Europa.


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Doña Carmen y Don Alberto nous parlent aussi l'histoire actuelle de la ville.
Soupçonné de malversation, le maire est en garde à vue à La Paz, ce qui expliquerait l'état lamentable de la voirie – dont les travaux ont été interrompus sine die faute de budget, et le ramassage des ordures est suspendu depuis plusieurs semaines… La population de Sorata est en conflit avec la communauté de Mullupaya dont est issu le maire, située à quelques kilomètres au-dessus, sur l'unique route qui dessert la ville et va à la capitale. Cette position stratégique permet aux comuneros de bloquer efficacement l'accès à Sorata, exerçant une pression considérable sur ses habitants.
Doña Carmen y Don Alberto también nos cuentan lo que pasa actualmente en Sorata.
Sospechado de corrupción, el alcalde de la ciudad está en la cárcel en La Paz, lo que justificaría el pésimo estado de las calles - cuyas obras están suspendidas hasta no se sabe cuando por falta de presupuestos - y la recolección de la basura no se hace desde hace varias semanas... La población de Sorata está en conflicto con la comunidad de Mullupaya - de donde es oriundo el alcalde y que le defiende - que se sitúa a unos kilómetros subiendo la sola carretera que sale a la capital, lo que permite a los comuneros de Mullupaya bloquear totalmente el acceso a Sorata, ejerciendo una presión considerable en los habitantes.




Doña Carmen nous conseille de ne pas trop différer notre retour, car de nouvelles réunions sont prévues qui peuvent voir le conflit dégénérer, débouchant sur de nouveaux blocages. Elle nous raconte que, voici quelques années, des touristes coincés depuis plusieurs semaines ont dû être évacués à La Paz par hélicoptère !
(voir article de "La Razón" en lien ci-dessus).
Dire que cette petite ville avait l'air si tranquille…
Doña Carmen nos aconseja no tardar demasiado en salir de Sorata porque estos dos días están previstas nuevas reuniones y puede degenerar de nuevo el conflicto hasta desembocar en nuevos bloqueos. Nos cuenta que, hace unos años, unos helicópteros de La Paz tuvieron que rescatar a unos turistas bloqueados durante varias semanas...
(Ver el artículo de la Razón).
¡Qué difícil era imaginar tal cosa con lo tranquila que parece esta pequeña ciudad!